Nous sommes le 8 mars 2022 et cette date dans le calendrier grégorien correspond à la journée internationale des femmes. En France, l’appellation originelle a évolué pour devenir « la journée internationale des droits des femmes.
Officialisée en 1977 par l’Organisation des Nations unies (ONU), cette journée a pour objectif premier de faire le bilan de la lutte pour l’amélioration de la condition féminine. Malheureusement, à des fins purement commerciales, elle a été détournée de cet objectif pour devenir « la fête des femmes ». Pourtant, cette journée n’est pas censée être une fête et n’est pas assimilable à la fête des mères.
Loin d’être une fête, une tribune pour les femmes
Les cadeaux, les fleurs ou les poèmes c’est bien beau mais le plus important est de se concentrer sur les défis auxquels sont confrontées les femmes chaque jour. Messieurs, plutôt que de vous rabâcher encore une fois des chiffres qui ne reflètent pas la réalité, je vous exhorte à vous soumettre à un exercice simple. D’abord, demandez aux femmes de votre entourage combien de fois elles se sont senties en danger en prenant les transports en commun, en fréquentant des espaces publics ou simplement en marchant dans la rue. Ensuite, demandez leur si elles ont déjà été harcelées ou ont subi des agressions sexuelles dans la rue, à l’école ou au travail. Enfin, observez leurs réponses, vous serez stupéfaits.
Le harcèlement est loin d’être le seul problème. Chaque 6 février c’est la journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF). En 2022, dans certaines régions l’excision et autres types de mutilations perdurent.
De plus, dans plusieurs pays du monde, certaines femmes sont chaque jour victimes de la précarité menstruelle. Les protections hygiéniques qui sont des produits de première nécessité sont inaccessibles pour elles. Elles se rabattent vers des solutions de fortune souvent inefficaces et dangereuses pour leur santé.
Des pressions sociales omniprésentes
La charge mentale des femmes est un sujet très peu abordé. En effet, nos sociétés ont appris aux femmes qu’elles ne sont pas assez femmes si elles ne sont pas mariées. Lorsqu’elles le sont, leur féminité est remise en question si elles n’ont pas d’enfant au bout d’un certain temps.
Les violences conjugales, très répandues au sein de toutes les couches sociales sont un sujet tabou. Cependant, il mérite d’être mis sur la table car de là découlent des conséquences désastreuses allant jusqu’aux féminicides.
Le mariage forcé auparavant évoqué sur ce blog est un mal encore très présent dans nos sociétés. C’est d’ailleurs en vue de combattre ce fléau que l’UNICEF organise des campagnes de sensibilisation dans les pays les plus touchés.
Encore de gros défis pour le futur
L’égalité des salaires, l’accès aux soins et l’éducation, la maternité, le bodyshaming, le sexisme et bon nombre de sujets doivent être évoqués à l’occasion de cette journée. Alors oui toutes les femmes sont des reines et sont belles. Mais ce n’est en aucun cas une fête car il y’a plus urgent. Le quotidien de millions de femmes doit encore être amélioré. Plutôt que des cadeaux, offrons à chaque femme des droits.
Conduire une voiture, travailler ou voter sont des choses qui ne nous ont pas toujours été permises. Nos devancières se sont battues pour que nous puissions accéder à ces droits fondamentaux qui ont toujours été acquis pour les hommes. Par conséquent, il est de notre devoir de perpétuer la lutte pour offrir un monde meilleur à celles qui vont nous succéder.
Le 8 mars, la journée internationale des femmes, c’est l’œuvre de combattantes qui avant nous ont sué sang et eau. Certaines d’entre elles y ont même laissé leurs vies. A défaut de fêter, ne pourrions-nous pas travailler à faire de ce monde un endroit meilleur et plus sûr pour les femmes ?
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