Crédit: Marco Jean deOliveira Teixeira

Octobre Rose : Vaincre le cancer du sein

Il y a quelques années, alors que je m’essayais encore au slam, j’avais été invitée par une association à prester lors d’une soirée de collecte de fonds pour lutter contre le cancer du sein. Ce soir-là, je m’étais mise dans la peau d’Ami (nom d’emprunt) qui a perdu sa mère malade d’un cancer du sein : Ami vient d’une famille modeste, lorsque sa mère tombe malade, sa famille pense qu’elle se rétablira rapidement. Malheureusement, ce qu’ils prenaient pour un paludisme était en réalité un cancer du sein.

Une fois le diagnostic tombé, le traitement s’annonçait hors de prix. Le poids financier des nombreuses analyses et bilans de santé était déjà lourd à porter. Les appels à l’aide de la famille et les nombreuses demandes de soutien financier n’ont jamais été entendus. C’est ainsi qu’Ami, son père, ses frères et ses sœurs ont regardé leur mère partir un peu plus chaque jour, à cause de ce tueur silencieux. La maladie progressait et leur mère (et femme) s’affaiblissait… A travers cette histoire, j’ai voulu d’abord toucher mon public, mais aussi parler pour toutes les Ami de mon pays, et même du monde entier, qui ont perdu une mère, une tante, une sœur ou une amie, des suites d’un cancer du sein.

Image de Anna Tarazevich via Pexels

Une prise en charge difficilement accessible

Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent. Uniquement pour l’année 2020, plus de 2,2 millions de cas ont été recensés dans le monde. Selon l’OMS, en Afrique subsaharienne, la moitié des femmes qui décèdent du cancer du sein ont moins de 50 ans. Plusieurs facteurs de risque entrent en jeu, notamment l’hérédité, l’obésité, la sédentarité et l’alimentation, 4 facteurs liés au mode de vie, qui jouent un rôle important dans l’apparition du cancer.

Pendant longtemps, on a trop souvent fait le raccourci entre cancer et mort. Cependant, avec les progrès de la médecine, le cancer du sein n’est plus une fatalité. Dépisté à temps, il peut être traité tôt, il est tout à fait possible d’en guérir. Pourtant, sous nos cieux, sur le continent africain, de nombreuses femmes atteintes du cancer du sein n’ont jamais pu bénéficier de traitements adéquats, à cause du manque de structures sanitaires adaptées, et plus généralement par manque de moyens. Alors qu’ailleurs (par exemple en Europe) les taux de mortalité ont considérablement baissé, en Afrique subsaharienne, ils restent très élevés.

Image de Damali Conceptuals via Pixabay

Malgré l’appui des gouvernements africains et la construction de centres de cancérologie, force est de reconnaître que se soigner d’un cancer dans cette zone du monde reste un luxe qu’une citoyenne lambda ne peut se permettre. Du dépistage à la rémission, c’est un très long chemin à parcourir pour les femmes, un chemin difficile, semé d’embûches. C’est pourquoi plusieurs ONG et associations ont choisi de se battre pour l’amélioration de la prise en charge, les subventions pour les soins, mais aussi et surtout le dépistage ! Car s’il est dépisté tôt, le cancer se soigne beaucoup plus facilement.

Le dépistage précoce, ultime solution de prévention

Image de Nadezha Moryak via Pexels

Le dépistage est le meilleur moyen de détecter le cancer du sein le plus tôt possible. L’autopalpation (à faire soi-même, tous les mois) et la mammographie (à faire régulièrement, chez le médecin) permettent de détecter toute anomalie. Alors mes chères, n’hésitez pas à vous autoplaper et à vous faire dépister, n’attendez pas qu’il soit trop tard !

L’autopalpation du sein, par l’équipe de l’ISHH, crédit Sikana, CC.

En ce mois d’octobre dédié à la sensibilisation, n’hésitez pas à vous rapprocher des structures compétentes pour prendre part aux campagnes de dépistage. « Octobre rose »c’est l’occasion d’envoyer de l’amour et du courage à toutes ces battantes qui affrontent actuellement un cancer du sein ou qui sont des survivantes de cette maladie. C’est également un devoir de mémoire vis-à-vis de toutes celles qui sont parties trop tôt à cause d’un cancer du sein. On ne vous oublie pas, la lutte continue.

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itinerairedevie

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