Crédit: Shot Pro

Acné et santé mentale

L’acné est une maladie dermatologique qui touche principalement les adolescents et les jeunes adultes. On estime que l’acné touche plus de femmes que d’hommes et que certaines d’entre elles en souffrent toute leur vie. Mon professeur de philosophie de terminale nous disait toujours qu’une femme passe plus de 60% de sa vie à se soucier de son apparence. Je n’ai jamais su d’où il tenait ce chiffre mais à l’époque j’étais convaincue qu’il exagérait quand même un peu.

Photo montrant une femme qui souffre d'acné
Image de Anna Tarazevich via Pexel

Des visages qui ont l’air parfaits derrières les écrans

L’acné est un phénomène normal. Cependant il fait des ravages sur la confiance en soi de nombreuses personnes, particulièrement les jeunes filles. A l’ère des réseaux sociaux, des filtres Snapchat, Instagram et autres, la recherche d’une peau parfaite est devenue une obsession pour bon nombre de personnes. Contrairement à la plupart des adolescentes de mon entourage, je n’ai pas souffert d’acné. Je regardais plutôt ma sœur, mes cousines et amies se battre contre leurs boutons à coup de crèmes, de savons et de lotions. J’étais celle qui avait le visage aussi lisse que celui d’un bébé. Puis l’année dernière j’ai eu une poussée de boutons sortie de nul part. Elle n’était pas particulièrement sévère, plutôt modérée je dirai. Mais c’est à ce moment là que j’ai compris à quel point la phrase de mon prof de philo était vraie.

Image de Shot Pro via Pexel

Cette poussée d’acné fut une vraie mise à l’épreuve pour ma confiance en moi. Je ne sortais plus de chez moi parce que tous ceux que je rencontrais qui m’ont connu sans boutons faisaient toujours des remarques sur l’état de mon visage ou me disaient de me soigner. Pourtant ce que ces gens là ne savaient pas c’était que j’utilisais tous les produits soit disant efficaces dont j’entendais parler, chaque matin à mon réveil je courais devant le miroir pour observer mon visage sous tous les angles possibles afin de vérifier l’évolution de mes boutons. Puis un jour, fatiguée, j’ai décidé de lâcher prise. Lorsque les gens m’en parlait, je leur répondais que les boutons sur mon visage vivaient leurs vies et que moi aussi je vivais la mienne.

De l’acné modérée à l’acné sévère

Très souvent, les gens ne prennent pas conscience du fait que de petites remarques répétitives peuvent ébranler la confiance en soi de certaines personnes. Moi j’ai eu le lâcher prise facile et heureusement mon acné n’était pas grave. Aujourd’hui mon visage se porte bien à nouveau. Par contre plusieurs autres personnes n’ont pas cette chance car souffrant d’acné sévère. C’est notamment le cas de Christelle K. qui se bat contre un acné sévère depuis plusieurs années. Elle a bien voulu partager son témoignage avec moi.

Le combat de Christelle contre son acné

Je m’appelle Christelle , j’ai 23 ans . Je souffre d’acné depuis l’âge de 13 ans , en gros j’ai commencé à avoir de l’acné quand j’ai eu mes premières menstrues. Et là, tout est allé très vite. Dix ans après, j’ai toujours de l’acné et pas des moindres. 

L’acné est une maladie , comme toutes les autres maladies. Mais sa manifestation se fait à des parties très spécifiques du corps et généralement sur le visage. Le visage qui est ce que l’on voit aux premiers abords avec un interlocuteur. Mon expérience personnelle avec cette maladie, c’est qu’elle a mis à zéro ma confiance en moi. Au fil des années, je me suis sentie moche parfois, surtout en cas de poussée extrême. Je n’ai souvent pas envie de sortir. D’ailleurs quand j’ai des poussées, je décline toute proposition de sortie détente.

Image du visage de Christelle lors d’une poussée d’acné (Accord pour utilisation obtenu)

Parfois je rate des cours parce que je ne veux pas et je n’ai pas la force de répondre à certains commentaires, ni à assumer certains regards dédaigneux sur ma personne. Les pleurs surtout tard la nuit sont devenus mon quotidien. Je repasse en boucle les paroles de certaines personnes dans ma tête. Un camarade dans un groupe de classe, pendant une causerie “normale”, m’a dit “avec tes boutons là”. Peut-être que pour certains ce n’est rien de grave , ni d’alarmant. Mais j’ai eu très très mal ce jour-là. C’est comme ci cette maladie, était ce qui me caractérisait. Ton visage de “corossol”, à ton âge tu as encore des boutons et tout ça n’est qu’une partie de la panoplie de blagues sur l’état de mon visage.

Son parcours pour reprendre confiance en elle

J’ai une acné hormonale très sévère c’est que ma dermatologue m’a dit. Franchement, il y’a eu une période où je m’assumais. J’allais en cours même quand j’avais une poussée, je sortais etc. Mais ces derniers mois ont été durs pour moi parce que j’avais très mal au visage et je n’assumais plus du tout de sortir. 

Mais je pose ça et là de petites actions qui vont contribuer à booster ma confiance en moi. Par exemple quand il m’arrive de sortir et de recevoir une remarque sur ma peau, je souris juste, et je ne vois pas ça comme une « agression ». Et je réponds dans le plus grand des calmes que je suis déjà un traitement médical. J’essaie vraiment de sortir au maximum. Aller faire des achats au supermarché etc. Tout ça contribue à développer ma confiance en moi. Mais y’a des jours également ou ça ne va pas, où je pleure et je suis triste. Mais chaque fois j’essaie de ne pas laisser trop durer cet état de mélancolie.

Image de Cotton bro via Pexel

Le témoignage de Christelle m’a fait réaliser à quel point certaines personnes souffrant d’acné vivent un grand mal être qui ruine à petit feu leur santé mentale. Tâchons de ne pas en rajouter avec nos remarques désobligeantes et intrusives. Je suis sûre qu’elle n’est pas la seule à vivre des expériences de ce genre. Alors si vous aussi avez envie de partager vos témoignages dites-moi tout dans les commentaires ou sur mes réseaux sociaux.

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itinerairedevie

Commentaires

TUFF girls magazine
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C'est un fait ind niable : le temps passe et notre corps change. Notre sant au jour le jour se comparerait au beau temps et au mauvais temps. Tout comme les journ es ensoleill es sont suivies d'orages ph m res, les jours de sant sont entrecoup s de rhumes, de reniflements, de douleurs et d'endolorissements, de boutons et d'ampoules. Notre sant g n rale, toutefois, se comparerait davantage au climat. Tributaire d'un grand nombre de facteurs, dont la g n tique, la chance, et nos habitudes de vie, elle a des r percussions plus importantes et durables sur notre vie.

Christelle
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❤️❤️❤️❤️❤️😫😫